15 - La belle...
C’est l’enfer.
J’ai l’impression que tout me tombe sur le coin de la gueule ces temps-ci. Une poisse pas possible !
Suite à mon cauchemar de l’autre nuit sur l’armée, j’ai continué de lire le journal de Chloé.
Vous l’avez vu, j’y ai découvert un passage assez effrayant sur une personne qui lui fait plus peur que la mort. Ca m’a donné des frissons de savoir que sa vie était ainsi en danger. Mais que faire ? Je ne puis essayer de la consoler ni même de lui en parler puisque je ne suis pas censé avoir ce journal. Il n’empêche, à ce moment précis, j’ai eu un besoin urgent d’en parler à quelqu’un.
« Dis donc toi ! Tu crois que tu vas où comme ça ? Ta mère t’a pourtant mis au courant qu’on allait t’avoir à l’œil maintenant. Alors tu me retires cette veste de suite et tu montes potasser ton français. »
« Papa je peux pas là, je dois abs… »
Grosse erreur !
« Tu me tiens tête ? Tu crois quoi là, que t’es avec tes potes ? Ici quand je te dis quelque chose tu le considères comme un ordre et pas comme une proposition. Tu m’as compris ? »
Mieux valait la jouer profil bas et l’écouter. Je montais tout penaud dans ma chambre mais la rage au ventre.
En fait, l’armée… j’y avais toujours été !
Pour la première fois, je m’apprêtais à bafouer l’autorité de mes parents. J’ouvrais la fenêtre de ma chambre et l’enjambais. Je me retrouvais sur l’avancée du toit qui surplombe la terrasse du jardin. Je savais que ma mère me verrait du salon alors je descendais par la gouttière de droite le long du mur où je resterais invisible aux yeux de l’intérieur.
C’est marrant, gamin, je m’étais toujours dit qu’un jour je m’enfuirai la nuit par ma chambre retrouver la fille de mes rêves et j’ai des centaines de fois regardé le chemin à emprunter pour ne pas me faire repérer. Si bien que ce matin là, je me suis fait la malle aussi facilement que de chausser mes lunettes.
Bon, bien évidemment, faut toujours qu’il y ait une couille dans le potage. Sidonie, que mes parents avaient envoyée jeter la poubelle revenait et m’avait vu descendre par la gouttière. Elle m’attendait au coin de la maison :
« Alors Mowgli, on va chercher ses cacahuètes ? »
« Putainnn Sidonie, tu m’as foutu une de ces trouilles ! »
« Tu dois avoir quelque chose de super important à faire pour te casser à l’insu des parents ! »
« Grrr ! Bon allez, dis moi ce que tu veux en échange de rien dire ! Ch’uis pressé bordel. »
« Mmm, voyons voiiiir… »
« Allez grouille merde ! »
« Bon d’accord ! Tu me donnes ta chambre ! »
« Hein ! Quoi ? M… mais t’es folle ! C’est disproportionné ! »
« Ah ouais ? Bon ben je vais les prévenir alors ! »
Piégé comme un gamin de 6 ans !
« Putain Sidonie, tu fais chier ! Tu sais bien que ma chambre est plus grande pour l’ordi et mon lit. Si je prends la tienne je vais être comme un hamster en cage ! »
« La balle est dans ton camp frérot ! Je te laisse 10 secondes de réflexion ! »
Une sale peste je vous dis.
« Ok, ça va, tu l’auras. A la seule condition que je me fasse pas chopper à mon retour. Donc tu feras tout ton possible pour faire croire que je bosse. T’as pigé ? »
« Ok, c’est bon ! »
Beaucoup d’évènements s’étaient produits et leur amourette me paraissait être une peccadille à côté des récents évènements.
J’arrivais devant sa porte et sonnais.
Ses parents, je le savais, ne seraient pas là. Tous les dimanches, ils partaient en balade la journée tôt le matin. J’avais passé d’interminables fins de semaines chez lui à jouer à la console ou à parler de films et de filles.
Ce matin là, lorsqu’il m’ouvrit, il avait la gueule enfarinée.
« Salut Francky ! ‘Tainn, j’ai trop de trucs à te raconter, tu me croiras jamais ! » J’allais entrer dans le vestibule mais il fit un geste qu’il n’avait jamais eu avec moi : il me barra le chemin, sa main sur mon thorax !
« Ecoute Rom’. Tu peux plus débarquer comme ça à l’improviste chez moi. Je suis pas tout seul ! Tu comprends ? »
« Francky, je m’en fous que tu te tapes Erika. Je vous ai vus l’autre jour vous embrasser. C’est très bien pour vous deux, ch’uis trèèès content. Mais là faut vraiment que je te parle ! »
Il parut à moitié surpris et se ressaisit :
« Ouais bon, je savais pas que tu savais mais ça change rien au fait que tu peux plus arriver comme ça à l’improviste. Erika et moi on passe du temps ensemble et dès demain on pourra plus se voir autant que ces vacances. Donc on aimerait profiter du dernier jour. »
« Francky, tu vas pas me dire que t’as pas un peu de temps à me consacrer quand même. L’amour ok je comprends mais là… »
Il me coupa :
« L’amour ? Mais qu’est-ce que tu peux bien y connaître toi à l’amour ? »
LHAH ! Dans la gueule ! Je crois que ma baffe à Mélanie à dû faire moins mal que les mots que vient d’avoir Franck.
« Beu… mais qu’est-ce qui te prends Francky ? Tu m’as jamais… »
« Hôôô, et puis arrête de m’appeler Francky. Ca fait vraiment puéril. Putain mais Romuald, regarde toi, on dirait que t’as pas grandi. J’ai vraiment l’impression qu’il se crée un gouffre entre toi et moi. On n’a vraiment plus grand-chose en commun mec. »
A ce moment là, Erika apparut dans l’embrasure de la porte, derrière Franck. Elle avait un drap autour du corps, comme dans les films. Elle me fit un timide bonjour.
J’avais l’impression de me retrouver dans un mauvais film. Franck et Erika avaient à l’évidence prit le TGV de l’amour pendant que moi je marchais deux blocs de béton coulés aux pieds.
Je perdais petit à petit tous mes repères. Je ne savais plus vers qui me tourner.
Pouvait-il m’arriver pire que tout ceci ?
(Episode 15: Scénario: nino / Illustrations: Jérôme Pastorello)
13 Comments:
J'aime beaucoup les illustrations! Du bon boulot, les gars...
Tout est parfait, rien à ajouter
top moumoute .... :)
Ouaauuuuuu les illustrations de Pasto, beau boulot.
Pour le scénar le revirement de ses 2 potes est un peu violent donc j'espere que cela sera justifié par la suite (je vous fais confiance).
Sinon le passage ou Rom s'adresse au lecteur en lui parlant du passage "effrayant" tranche avec le style narratif habituel.
Bon je tente d'être constructif, si ca vous soule tell me :o)
Jid
Impressionnant ces nouvelles illustrations, j'ai eu l'impression de changer du sujet
toujours aussi bonnes les trépidantes aventures de notre looser mais j'ai une envie de meurtre, A MORT francky!!
vas-y francky, c'est bon, vas-y francky, c'est bon bon bon!
lol
Alors d'abord, félicitations et bienvenue à Jérôme ! Autant j'avais beaucoup aimé les illustrations du post précédent, autant là, je les aime davantage.
Et j'en reviens pas que Francky se la pète autant, juste parce qu'il couche avec une fille et qu'il se prend pour un mec, un vrai. Nan mais je rêve, on croirait que c'est la réalité !!! ^_^
Pauvre Romuald. Désespéré comme il est, je tire d'avance mon chapeau à Nino pour savoir ce qu'il nous réserve dans les prochains scénarii.
Bonne continuation à tous. C'est un vrai régal de vous lire *_*
texte toujours aussi bon et cruel et illus' excellentes
love sur vous
Rhââââ !
Enfin, je peux poster ! Fiouuuu. Galère ces derniers jours.
Alors un grand merci à tous les fans et amis de Romuald qui ont posté et pardon de ne pas avoir répondu plus tôt, je n'arrivais jamais à poster !
love sur vous tous aussi.
(faut pas être avard) ^^
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